Lancée en 2009, sous l'impulsion de Simone Cipriani et sous l'égide du Centre du commerce international (passerelle entre l’ONU et l’OMC), l'Ethical Fashion Initiative met en relation des communautés défavorisées d'artisans avec des grands noms de la mode. Son but est simple, contribuer à l'émancipation des femmes et aider le développement de communautés isolées vivant dans l'extrême pauvreté en Afrique et en Haïti.
Donner de la visibilité aux artisans isolés
À cette fin, l’Ethical Fashion Initiative crée une connexion entre des maisons de mode internationales et les micro-producteurs : « Notre volonté est de faire le lien entre deux univers complémentaires.» explique le responsable du projet Simone Cipriani, italien résidant en Afrique et travaillant dans le secteur de la mode. Il constate en effet que le dit secteur, de plus en plus en quête de valeurs et d’authenticité, ignore souvent des savoir-faire traditionnel extrêmement riche, présents dans certaines zones géographiques défavorisées.
Bien que l'organisation soit rattachée à l'ONU, le slogan de l'EFI est explicite : « Pas de la charité, juste un travail. ». L’ambition du programme est à la fois de réduire la pauvreté mais aussi de favoriser l’émancipation des femmes artisan en revalorisant leur travail et en leur assurant des revenus réguliers et équitables. Un salaire juste permet aux femmes d’améliorer les conditions de vie de toute la famille.
Ainsi, tout ce que met en œuvre l’organisation est soutenu par un solide code éthique et économique en connectant plus de 7000 artisans à des pays comme l’Italie, le Brésil ou encore le Japon. L’EFI développe constamment les partenariats afin d’ancrer ce type d’échanges en amont au sein des maisons de mode internationales.
L’EFI soutient également les artisans en leur proposant des formations afin de leur donner les clefs de compréhension du marché global pour qu’ils puissent s’adapter au mieux aux impératifs des géants de la mode et du luxe .
Depuis son lancement, il y a cinq ans, 90 % de ses 7000 bénéficiaires du programme affirment que leur revenus ont permis une amélioration de leur qualité de vie, 74,4 % ont pu économiser pour la première fois de leur vie et 83 % des femmes impliquées envoient désormais leurs enfants à l'école.
Les projets en cours et à venir : l'ouverture d'un centre de design au Ghana pour encourager l'émergence de créateurs africains, mais aussi l'extension du programme en Palestine.
Des créateurs engagés pour une mode éthique avant tout
« Je veux changer les mentalités, et le projet de l'EFI est de déconstruire les stéréotypes que l'on a sur l'Afrique et la culture noire, montrer qu'il y a une histoire au-delà du tissu. Des beaux vêtements, on en voit partout, il faut transcender la pure esthétique. L'étiquette éthique ne doit pas être un argument marketing, elle ne doit pas servir à faire vendre plus, mais mieux. » voilà le projet créatif de Simone Cipriani.
Étoile montante de la mode transalpine, la créatrice italo-haïtienne Stella Jean travaille avec l’EFI et propose des collections reprenant les codes de la couture italienne en y ajoutant des références africaines et haïtiennes. Mêlant rayures et imprimés wax, turbans et chapeaux de paille. Ses tissus viennent du Burkina-Faso, les accessoires du Mali, les bijoux d'Haïti et ont été confectionnés par des artisanes, habitant le plus souvent dans des bidonvilles.
« A travers mes créations, je veux montrer que plusieurs cultures peuvent coexister de manière harmonieuse si on les comprend et que l'on ne les réduit pas à une expression caricaturale. Grâce à l'Ethical Fashion Initiative, j'ai eu la chance de découvrir des trésors, des produits empreints de la culture d'un pays. Mon souhait est de faire de la mode quelque chose de plus profond », souligne Stella Jean.
> Pour en savoir plus sur Stella Jean, retrouvez la video retraçant sa collaboration avec des femmes artisan au Burkina Faso.
Depuis son lancement, l'EFI a déjà collaboré avec des grands noms de la mode comme Vivienne Westwood, Stella McCartney, Ilaria Venturini Fendi, Marni et Duro Olowu (dont les créations sont portées par la first lady Michelle Obama). « Au départ, nous sollicitons les créateurs, aujourd'hui certains d'entre eux nous contactent directement, c'est une première victoire », se félicite Simone Cipriani.
Pour en apprendre plus sur les conditions de travail et l'éco-responsabilité de la mode, venez lire les articles de wedressfair.fr.
Crédits : Ethical Fashion Initiative
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